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31/05/2008

De l'industrie en général et de l'industrie du nickel en particulier (rengagez-vous...)

Au terme d'une longue procédure de recrutement qui a commencé en octobre dernier et qui s'est achevée il y a deux mois, j'ai décidé de mettre un terme à mes activités de conseil aux Etats-Unis et de reprendre du service dans l'industrie comme directeur de la communication et des affaires institutionnelles d'une organisation internationale, dont le siège est à Toronto, et qui est en charge de la promotion du nickel au plan mondial dans une perspective de développement durable.

Un ancien dirigeant, venu lui aussi à l'industrie par le service public, m'avait prévenu, et un DRH de ministère avant lui alors que je prenais congé un peu précipitamment des ors de la République : lorsqu'on quitte la fonction publique pour l'industrie, on n'y revient pas. Un autre, plus récemment, m'interpela avec humour : - "Comment, vous êtes sorti de cette branche et vous voudriez y revenir ? ". La réponse, au fond, est assez simple : j'aime cette industrie - j'ai dit ailleurs (et je rappelais encore hier au déjeuner à un camarade de jeu de chez McKinsey) ce que je dois à Eramet, que je retrouve par la même occasion -, les gens, généralement bien, qu'on y rencontre et les défis, le plus souvent compliqués, qu'il faut y relever.

Trois éléments particuliers sont venus, en l'espèce, ajouter à ces considérations générales. En premier lieu, la portée globale de la fonction : d'un point de vue technique, que le poste soit localisé à Toronto, Londres ou Shanghaï n'a guère d'importance. Il est définitivement, non pas seulement international, mais bien global, obligeant en permanence au meilleur ajustement possible entre les orientations et leur mise en oeuvre et à une créativité stratégique à multiples facettes. S'il y avait un doute à ce sujet, le rythme et le mouvement de l'entrée en matière entre l'Amérique du Nord, Londres, Bruxelles et Paris et, bientôt, l'Asie a eu tôt fait de le dissiper.

Second élément : une dimension "affaires publiques", institutionnelles ou gouvernementales, comme on voudra (les formulations varient selon les aires culturelles et les organisations), à l'évidence, non pas exclusive comme on pourrait le penser spontanément, mais à tout le moins prédominante. Partout, un dialogue nourri et responsable, conforme à la vocation de l'Institut, s'impose avec toutes les parties prenantes et notament avec les Pouvoirs publics.

Troisième élément enfin : une portée développement durable intimement mêlée à la partie communication et l'exigence, là-dessus, d'avoir à penser, et à communiquer, au-delà des évidences de l'époque. Prenons la question du CO2 : il faut beaucoup d'énergie pour produire une tonne de nickel. Mais la durée de vie des matériaux en acier inoxydable (qui représente deux tiers des débouchés du nickel) est quasi infinie, non seulement en raison de la robustesse du matériau en lui-même, mais aussi de sa très grande recyclabilité - si bien que, rapportée à son cycle de vie, la contribution du nickel à l'émission globale de carbone devient négligeable (elle l'est d'ailleurs aussi en chiffres absolus comparés à d'autres secteurs)..

A travers une problématique qui mêle des dimensions globales, publiques et environnementales, je découvre ainsi depuis ou trois semaines une équipe internationale de haut niveau, composée d'experts reconnus dans leur domaine, flexible, réactive, mobilisée sur des enjeux complexes et qui, à l'intelligence des situations, associe un sens de l'humour que le caractère multiculturel de l'Institut peut rendre, tantôt désopilante et tantôt périlleuse.

Un seul regret que, dans le champ de la communication, on aurait tort de considérer comme anecdotique : l'expression "c'est nickel !", qui traduit si bien en français l'expression d'une perfection, ne trouve pas d'équivalent dans les autres langues. Mais, d'un point de vue anthropologique, la communication ne commence-t-elle pas toujours avec l'écart que crée la différence ?

Commentaires

C’est au moment où, parce que j’ambitionnais de créer une succursale sur la côte ouest pour y vendre le radis bio de mon jardinet et que j’allais donc avoir recours à l’expertise de sa société de conseils en tout genre Olivier & Co., que j’apprends, d’une façon détournée, que son PDG, fondateur et administrateur principal, a été acheté par la concurrence, délocalisé à Toronto, s’est fait des nouveaux copains et veut donner de la respectabilité à une industrie qui en a bien besoin, elle qui massacre les paysages, creuse des trous sans fond, spécule autant que l’or et j’en cache et des pires.

Mais que le faire-part de fin d’activité est bien enveloppé ! A la place du zinc, je tremblerais. Je sens que, très vite, le Nickel va remplacer l’or blanc et le platine au cou de nos dames et, comme il bonifie tout ce qu’il touche à la façon du vin dans le verre, du sucre dans le café, de l’eau bénite dans le bénitier, Olivier va faire de l’Institut du Nickel l’équivalent de l’Institut de l’Or Noir, une société philosophique, philanthropique et ésotérique, une Fondation d’intérêt général et international. Il était temps !!!

Écrit par : Daniel | 03/06/2008

Hey Daniel, c'est vrai que j'avais un dilemme, la promotion du radis bio sur la côte ouest c'était quand même très tentant (d'où la longueur du processus de recrutement). Surtout pour l'aspect côte ouest en fait. Quant à faire des trous partout, si vous plantez le radis comme vous écrivez (...), je n'ose imaginer l'état de votre jardin. Ah, Rillé était une si jolie bourgade autrefois, quel malheur... (ps : L'utilisation du nickel dans la bijouerie est justement de celles qu'il ne faut pas encourager, cher monsieur, en raison du risque d'allergie connue sous le nom de dermatitis. Si maintenant vous vendez le radis comme vous promouvez le nickel, on n'est pas rendu les amis...).

Écrit par : Olivier | 06/06/2008

Oh, Oliver ! Maintenant on fait comme Clinton, on tombe dans les coups bas, la calomnie. Le dénigrement atteint même mon potager, lui qu’on vient visiter de 15 lieues à la ronde et c’est des : « Oh ! » Des « Ah ! Comment faites-vous pour des pissenlits si beaux, des orties si piquantes », etc.

On s’attaque aussi à mes compétences professionnelles, voire intellectuelles. Mais alors d’où vient le collier Nickel imitation Cartier qu’un joaillier chinois itinérant vient de nous proposer pour 25 roupies ? Comme on m’a appris il y a longtemps qu’un suppôt du Diable est capable de tout…

Écrit par : Daniel | 06/06/2008

Me comparer à Clinton, ah, la vache. "Des orties si piquantes" : on fait dans le SM champêtre par chez vous ? Et puis, le joallier chinois qui a atteint Rillé, il s'en est remis ?

Écrit par : Olivier | 07/06/2008

:)

Écrit par : oopa | 21/06/2008

Les commentaires sont fermés.